Biface

Un biface est un outil de pierre taillée caractéristique des périodes anciennes de la Préhistoire. Il fait son apparition au Paléolithique inférieur en Afrique de l’Est et se diffuse en Europe et en Asie durant cette période. Il est particulièrement caractéristique de l’Acheuléen mais est encore présent au Paléolithique moyen, en particulier au cours du Moustérien récent.

Histoire

Les plus anciens bifaces ont été découverts en Afrique de l’Est, notamment dans le site d’Olduvai en Tanzanie (1,6 million d’années) et à Kokiselei 4 sur les rives du lac Turkana au Kenya (1,76 million d’années).

Les bifaces ont tendance à se raréfier progressivement au Paléolithique moyen alors que se développent les méthodes de débitage (dont le débitage Levallois) mais ils redeviennent fréquents au Moustérien récent, dans le Moustérien de Tradition Acheuléenne en particulier.

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Caractéristiques

Le biface est réalisé par façonnage progressif d’un bloc (ou d’un gros éclat) de matière première, en détachant des éclats sur ses deux faces. Il présente généralement une certaine symétrie bilatérale et éventuellement une symétrie bifaciale qui ont pu être interprétées comme les premières manifestations de préoccupations esthétiques.

Les matières premières utilisées pour la réalisation de bifaces sont très diversifiées : silex mais aussi quartzite, quartz, roches volcaniques (de l’obsidienne à la phonolite).Rares sont les bifaces ayant fait l’objet d’études tracéologiques, si bien que la fonction précise de ces outils reste mal connue. De plus, l’emmanchement était réalisé en matières organiques et s’est décomposé, privant les chercheurs d’indications quant à la destination des pièces taillées. La tracéologie indique toutefois que la plupart des bifaces du Moustérien récent étaient destinés aux activités de boucherie.

Le façonnage de pièces bifaciales se manifeste aussi par la production d’objets très élaborés tels que les pointes foliacées du Middle Stone Age sud-africain de Blombos ou les feuilles de laurier et les pointes à cran du Solutréen. Si ces outils sont produits selon des méthodes analogues à celles des bifaces, ils sont toutefois nettement plus fins et font appel à d’autres techniques telles que la retouche par pression.